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HO [f^74] JOURNAL
ie voyoit, et ne le pouvoit oster de sa fantaisie, encore que dès qu'il fut mort on ne parlât non-plus du cardinal de Lorraine que s'il n'eût j arnais été, et en fit-on moins de bruit à la cour [ce qui est digne de remarque] qu'on eût fait d'un simple protonotaire ou curé de village. [Il yen eut seulement quelques - uns de la religion qui s'en souvinrent, pour le mal possible qu'il leur avoit procuré de son vivant.]
Pour ce que l'habillement desa mort se trouva semblable à celui de sa vie, etant son corps tout couvert du pourpre, on fit les vers suivans :
Purpurto /itérât quondam qui tectus amictu,
Omnia qua imbuerut sanguine purpureo, Purpureœ vita fertur non disparefato :
Abstulit buie animant purpura purpuream.
Voicy quatre autres vers que les huguenots firent pour son epitaphe :
Lapis hic sepultam Continel belli facem, Qualem cruentat non gérant Erjrnnies. N o vam dolosus nefiammam ignis excitet, Sparget S viator, sparge lustrales aquas !
Selon ses bons amis les huguenots, il eut un vilain commerce avec la Reine mere, comme il paroist dans leur Dialpgisme de la paix en .i 57 a, et en leurs autres satires. Dieu sçait ce qui en est ! Mais un de mes amis, non huguenot, m'a conté qu'étant couché avec un valet de chambre du cardinal dans une chambre qui entroit en. pelle de la Reine mere, il vit sur le minuit ledit cardinal avec une robe de nuit seulement sur ses épaules, qui passoitpour aller voir la Reine; et que son ami lui dit que s'il lui avenoit jamais de parler de ce qu'il avoit vû, il en perdroit la vie.
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